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domenica 18 marzo 2012

Message de Mgr. Lucas Kalfa SANOU aux frères musulmans de Banfora


 Le dialogue interreligieux en marche à Banfora

Son Excellence Mgr Lucas K. SANOU, Evêque de Banfora a été invité le samedi 17 septembre 2011 à la conférence générale des frères musulmans de Banfora. Voici l’intégralité du discours qu’il a prononcé en la circonstance:

Frères croyants de la Communauté musulmane de la Comoé,
Que la paix de Dieu soit avec vous !
Tout d’abord je vous remercie de votre aimable invitation à cette assemblée générale pour le renouvellement de votre bureau exécutif provincial et de cette opportunité à prendre la parole au milieu de vous.
J’en profite donc pour vous saluer et remercier le Tout Puissant pour les relations de fraternité qui existent entre nous avec vos dirigeants, mais également entre croyants chrétiens et musulmans à tous les niveaux, ce qui nous amène à souvent célébrer les fêtes des uns et des autres ensemble. Ce fut le cas récemment pour la conclusion du mois du Ramadan le 31 août dernier.
A cette occasion nous avions demandé aux différentes Communautés chrétiennes de vous faire parvenir le message du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux qui portait cette année sur la nécessité pour nous « Chrétiens et Musulmans, de promouvoir la dimension spirituelle de l’homme ». Je saisis l’occasion de cette assemblée pour vous remettre ce même message en français et en arable.
Chrétiens et Musulmans reconnaissent la dignité de la personne humaine dotée de droits et de devoirs, voilà pourquoi, dans le quatrième paragraphe de son message, le Cardinal Jean-Louis Tauran disait et je cite : « la transmission de ces valeurs humaines et morales aux jeunes générations constitue une préoccupation commune. Il nous appartient de leur faire découvrir qu’il y a le bien et le mal, que la conscience est un sanctuaire à respecter, que cultiver la dimension spirituelle rend plus responsable, plus solidaire, plus disponible pour le bien commun ».
C’est d’ailleurs cette conviction qui nous a conduits, votre grand Iman et moi-même, ainsi que d’autres autorités coutumières et religieuses à collaborer ensemble à la résolution de nombreuses crises locales, souvent avec succès. Devant vous tous ici, je le remercie pour ses conseils judicieux qui nous ont été très utiles.
L’heure n’est pas aux longs discours, je vous souhaite une fructueuse assemblée générale, dans l’unité et la paix. Que le Tout Puissant vous inspire le choix des hommes disponibles et généreux pour le bureau exécutif. Qu’il accroisse et rende toujours plus féconde notre collaboration pour la paix, l’entente et le développement intégral des populations de notre région.
                        Je vous remercie !
                                                    Mgr Lucas Kalfa Sanou
                                                          Evêque de Banfora

venerdì 16 marzo 2012

Marchons ensemble vers Pâques pour le renouveau de notre diocèse



Marchons ensemble vers Pâques pour le renouveau de notre diocèse
"Marchons ensemble vers Pâques pour le renouveau de notre diocèse" est l’orientation que Mgr Lucas Kalfa Sanou a donné au Diocèse de Banfora pour son message de Carême 2012. Le père de la Famille diocésaine établit un lien entre le Carême et le tout Premier Synode dans lequel il engage toute l’Eglise diocésaine de Banfora. Voici le contenu du message :
Chers frères et sœurs en Christ,
00.  Depuis les journées pastorales du mois de septembre 2011, la décision a été résolument prise d’engager toute la famille diocésaine dans une marche synodale ; le premier du genre dans notre diocèse, après treize années d’existence.
          Le récent pèlerinage de Fabedougou 2012 a vu le lancement de ce premier synode diocésain, en présence du Ministre de la Communication, de nos autorités régionales, d’une foule immense de chrétiens, musulmans et adeptes de la Religion Traditionnelle. Dans son homélie, Monseigneur Anselme Titianma Sanon, archevêque émérite de Bobo-Dioulasso, a souligné la signification d’un synode qui est avant tout une marche commune d’une Famille diocésaine dans la prière, la réflexion et la participation de toutes et tous. Comme Marie à Cana, Notre Dame des Grâces, à qui ce haut-lieu est dédié, il nous a invités à « faire tout ce que le Christ nous dira » en ce temps de synode. D’ailleurs, à la fin de l’eucharistie de ce pèlerinage, tous les curés, présidents de conseils paroissiaux et responsables des structures et institutions diocésaines ont reçu les « grandes lignes » (lineamenta) du synode dont les travaux se trouvaient ainsi lancés. A cause de l’ampleur de ce travail synodal à faire durant ce temps de carême, j’ai hésité à faire une exhortation de carême. Cependant, à la demande des Curés, je vous adresse ce mot, certes moins long, pour faire le lien entre le synode et le carême, en situant les activités de carême dans la marche synodale pour un renouveau du diocèse, d’où ce titre : « Marchons ensemble vers Pâques pour le renouveau de notre diocèse ».
01. Carême et synode
Chers frères et sœurs, à l’exemple du peuple de Dieu qui a cheminé quarante ans au désert, marchant vers la Terre promise, nous venons de commencer notre marche de quarante jours vers Pâques. Le peuple de Dieu tout entier était sorti d’Egypte, pays de servitude, et tous ensemble, il s’était mis en route pour reconnaître au désert la bonté, l’amour et la miséricorde de Dieu à son égard. Pareillement, nous tous croyants, baptisés ou catéchumènes, nous sommes appelés à faire du carême un chemin de conversion et de purification, un chemin de fraternité dans la justice et le partage, un chemin de charité et de réconciliation ; car tous nous sommes pécheurs et nous avons besoin de la miséricorde de Dieu. C’est ce que nous proclame le prophète Joël : « Revenez à moi de tout votre cœur, dans le jeûne, les larmes et le deuil. Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits » (Jl 2,12-14).
          Convertissons-nous donc en travaillant à devenir saints et en nous réconciliant avec nos frères, afin de « ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu » (2 Co 6,1). Cette conversion qui est à la fois personnelle et communautaire, est un effort de retour à la rectitude morale, un processus qui fait peu à peu de l’homme pécheur et mortel un être saint et divin dont l’Esprit Saint peut prendre possession totalement.
          Le synode diocésain s’inscrit parfaitement dans cette démarche parce que, comme l’indique le sens étymologique de ce mot, faire synode, c’est « faire route ensemble », dans la prière et la réflexion. Au bout de quatorze ans de cheminement dans la foi, comme le peuple de Dieu au désert, nous voulons faire le point de la situation du diocèse à travers les différents thèmes pastoraux vécus, à travers la mise en œuvre du plan pastoral « Peuple de prophète », afin de voir dans quelle direction poursuivre notre route.
          Le synode veut être l’occasion pour repenser, réordonner, réorganiser, relancer, compléter, augmenter le trésor des expériences vécues et que nous conservons dans le cœur. Comme l’a dit Mgr Anselme Sanon, nous comptons sur la prière, la réflexion et la contribution de chaque fille et fils du diocèse pour atteindre ce renouveau de la mission diocésaine.
02. Le  message du Pape
          Pour nous aider dans notre marche de carême et de synode, le Pape nous a adressé le message suivant, inspiré de la lettre aux Hébreux : « Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (He 10,24). Dans ce message, le pape Benoît XVI nous fait réfléchir sur la charité qui est au cœur de la vie chrétienne à travers trois aspects :
La responsabilité envers le frère, qui exige que nous fassions attention à lui comme Dieu le fait (Lc 12,24). Cette responsabilité est une attitude contraire à l’indifférence qui n’est pas « gardien » de la sœur ou du frère (Gn 4,9). L’autre est mon frère en humanité ou même dans la foi. C’est la source de la fraternité, de la solidarité, de la justice et de la miséricorde. Cette responsabilité inclut la correction fraternelle en vue du salut éternel du frère (cf. Pr 9,8s ; Mt 18,15). La correction fraternelle fait partie intégrante de la charité fraternelle.
Le don de la réciprocité qui amène chacun à veiller au bien matériel, moral et spirituel les uns des autres. Il faut plaire « à son prochain pour le bien, en vue d’édifier » (Rm 15,2), en ne recherchant pas son propre intérêt, « mais celui du plus grand nombre, afin qu’ils soient sauvés » (1 Co 10,33). De même que par l’Eucharistie nous sommes unis au Christ, pour être les membres d’un seul Corps, de même notre existence est liée à celle des autres, dans le bien comme dans le mal. Nos péchés comme nos œuvres d’amour ont aussi une dimension sociale.
La marche commune vers la sainteté. Le Pape termine par un appel universel à la sainteté : « L’attention réciproque a pour but de nous encourager mutuellement à un amour effectif toujours plus grand, ‘’comme la lumière de l’aube, dont l’éclat grandit jusqu’au plein jour’’ (Pr 4,18), dans l’attente de vivre le jour sans fin en Dieu »[1]. Nous avons tous reçu des richesses spirituelles utiles à l’accomplissement de ce plan divin, pour le bien de l’Eglise et pour notre salut personnel (cf. Lc 12,21b ; 1 Tm 6,18).
03. Que devons-nous faire ?
Nous connaissons tous les pratiques traditionnelles que l’Eglise propose pour le temps du carême ; ce sont également les lieux concrets de mise en pratique de nos objectifs synodaux évoqués plus haut. L’évangile du mercredi des cendres (Mt 6,1-8) nous a rappelé ces pratiques traditionnelles : l’aumône, la prière et le jeûne. Elles ne sont pas inconnues des autres religions, et par conséquent ne sont pas chrétiennes en elles-mêmes ; elles ont besoin d’être christianisées pour nous convertir à Dieu et aux autres. Tout dépend de la manière de les vivre.
« Quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner de la trompette devant toi,… ».
Il faudrait que notre sens de l’aumône dépasse le geste occasionnel de pitié ou de simple philanthropie pour atteindre le partage vrai en vue d’une amélioration des conditions de vie de tous nos frères. En outre, c’est le lieu de penser à l’auto prise en charge dont nous parlons sans cesse ; que puis-je faire à mon niveau pour permettre à la famille diocésaine d’atteindre l’auto prise en charge ou même de financer les frais liés au synode diocésain ? Ce partage doit aller jusqu’au don de nous-mêmes pour le salut de tous à l’exemple de Jésus.
          Le denier du culte dont la collecte est organisée en ce temps de carême s’inscrit dans le même esprit de partage et d’auto prise en charge du diocèse. En payant son denier du culte, chaque baptisé contribue à faire vivre son église famille surtout en ce moment où toute l’Eglise Famille du Burkina s’est mis résolument dans cette perspective. Les temps demeurent durs et la pauvreté en progrès, mais face aux besoins pressants et nombreux de notre diocèse, faisons un effort pour mobiliser d’abord nos ressources locales et n’oublions pas que « Dieu aime celui qui donne avec joie » (2 Co 9,7).
« Quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle ».
Le carême est un temps fort de prière personnelle, communautaire et liturgique. Et comme cela a été dit plus haut, notre première participation au synode se situe dans la prière pour la réussite des travaux de ce cheminement. Les célébrations du mercredi des cendres, des chemins de croix et de la Semaine Sainte regroupent de grandes foules. Mais au-delà de ces moments forts, chacun est invité à redoubler d’effort pour une vie de prière plus intense et vraie, alimentée à la source de la Parole de Dieu. Le Secrétariat du synode vous fera parvenir une prière à réciter quotidiennement afin de soutenir nos efforts de prière. Le carême est l’occasion pour nous de prier en famille et de revaloriser les sacrements, en particulier ceux de l’eucharistie et de la réconciliation.
N’oublions pas que « L’Eglise vit de l’eucharistie », selon la 14ème encyclique du Bienheureux Jean-Paul II ; pensons donc à demander des messes pour confier tous nos soucis à Dieu et pour lui rendre grâce de ses nombreux bienfaits que nous ne percevons pas souvent.
« Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle ».
Par le jeûne nous faisons l’expérience de ce que beaucoup de nos frères vivent à cause de la misère ou de la famine surtout en cette année, par suite des mauvaises récoltes. Nous pouvons donc mieux les comprendre et le fruit de notre jeûne devrait servir à les soutenir.
D’autre part, le prophète Isaïe (cf. Is 58,1-9) nous montre qu’il y a différentes façons de jeûner : l’humilité, la justice, l’entente, la bonté, le partage, l’hospitalité, l’écoute de l’autre, etc. Si le jeûne est vraiment assumé, et non subi, il facilite la vie de prière, libère de ce qui retient à la terre, et permet le partage avec ceux qui manquent du nécessaire.
Mais le fondement chrétien du jeûne, c’est le mystère de mort et de résurrection du Christ : pour nous chrétiens, le jeûne n’a désormais de sens qu’inséré dans le mystère pascal. Nous jeûnons parce que l’Epoux nous a été enlevé et donc pour le retrouver (cf. Mt 9,15).
          Frères et sœurs
          Que l’intercession de Marie, Notre Dame des Grâces, nous donne de vivre pleinement ce temps favorable de carême et de cheminement synodal dans la joie, la conversion et la prière pour l’annonce de la Bonne Nouvelle du salut.
          Que sa prière nous accompagne et nous soutienne dans nos efforts de renouveau et de sainteté. Amen !
                                                    Mgr Lucas Kalfa Sanou
[1] Message de carême 2012 de Benoît XVI, n° 3.

giovedì 8 marzo 2012

Aux femmes de toutes conditions



Aux femmes de toutes conditions


En cette fête du 8 Mars, Journée Internationale de la Femme, c’est un texte de sa Sainteté le Pape Paul VI, adressé aux Femmes à l’issue des travaux du Concile Vatican II, que je médite avec vous. Un texte audacieux, traversé par un souffle, souvent oublié, et que le 8 mars permet peut-être de redécouvrir. Il n'a rien perdu de son actualité comme nous le précise ZENIT dans sa livraison de ce jour 8 Mars 2012. Suivons plutôt  Paul VI dans son message du Mercredi 8 décembre 1965:

« Et maintenant, c’est à vous que nous nous adressons, femmes de toutes conditions, filles, épouses, mères et veuves; à vous aussi, vierges consacrées et femmes solitaires: vous êtes la moitié de l’immense famille humaine!
L’Eglise est fière, vous le savez, d’avoir magnifié et libéré la femme, d’avoir fait resplendir au cours des siècles, dans la diversité des caractères, son égalité foncière avec l’homme.
Mais l’heure vient, l’heure est venue, où la vocation de la femme s’accomplit en plénitude, l’heure où la femme acquiert dans la cité une influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu’ici.
C’est pourquoi, en ce moment où l’humanité connaît une si profonde mutation, les femmes imprégnées de l’esprit de l’Evangile peuvent tant pour aider l’humanité à ne pas déchoir.
Vous femmes, vous avez toujours en partage la garde du foyer, l’amour des sources, le sens des berceaux. Vous êtes présentes au mystère de la vie qui commence. Vous consolez dans le départ de la mort. Notre technique risque de devenir inhumaine. Réconciliez les hommes avec la vie. Et surtout veillez, nous vous en supplions, sur l’avenir de notre espèce. Retenez la main de l’homme qui, dans un moment de folie, tenterait de détruire la civilisation humaine.
Epouses, mères de famille, premières éducatrices du genre humain dans le secret des foyers, transmettez à vos fils et à vos filles les traditions de vos pères, en même temps que vous les préparerez à l’insondable avenir. Souvenez-vous toujours qu’une mère appartient, par ses enfants à cet avenir qu’elle ne verra peut-être pas.
Et vous aussi, femmes solitaires, sachez bien que vous pouvez accomplir toute votre vocation de dévouement. La société vous appelle de toutes parts. Et les familles même ne peuvent vivre sans le secours de ceux qui n’ont pas de famille.
Vous surtout, vierges consacrées, dans un monde où l’égoïsme et la recherche du plaisir voudraient faire la loi, soyez les gardiennes de la pureté, du désintéressement, de la piété. Jésus, qui a donné à l’amour conjugal toute sa plénitude, a exalté aussi le renoncement à cet amour humain, quand il est fait pour l’Amour infini et pour le service de tous.
Femmes dans l’épreuve, enfin, qui vous tenez toutes droites sous la croix à l’image de Marie, vous qui, si souvent dans l’histoire, avez donné aux hommes la force de lutter jusqu’au bout, de témoigner jusqu’au martyre, aidez-les encore une fois à garder l’audace des grandes entreprises, en même temps que la patience et le sens des humbles commencements.
Femmes, ô vous qui savez rendre la vérité douce, tendre, accessible, attachez-vous à faire pénétrer l’esprit de ce Concile dans les institutions, les écoles, les foyers, dans la vie de chaque jour.
Femmes de tout l’univers, chrétiennes ou incroyantes, vous à qui la vie est confiée en ce moment si grave de l’histoire, à vous de sauver la paix du monde!»