A l’occasion du septième
anniversaire du Pontificat de Benoît XVI, Son Excellence Monseigneur Vito RALLO,
Nonce Apostolique au Burkina Faso, a célébré le 1er Juillet
2012 à la Cathédrale de Ouagadougou une messe d’Action de Grâce, au cours de
laquelle il a prononcé cette homélie que je vous propose en intégralité.
Soaala zînd ne yâmba…
1- Chers Frères et Sœurs, c’est encore un motif de
joie profonde pour moi de présider, pour la cinquième fois, cette célébration eucharistique
au cours de laquelle nous prions pour le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, en
cette année où il a célébré, il y a quelques semaines, son quatre vingt
cinquième anniversaire de naissance et les sept années de son pontificat.
En cette circonstance,
Je salue très cordialement Son Excellence Mgr Philippe OUÉDRAOGO,
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou, Son Excellence Mgr Séraphin F. ROUAMBA,
Archevêque Métropolitain de Koupéla et Président de la Conférence Épiscopale du
Burkina-Niger, ainsi que mes Confrères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce
ici présents, et je remercie chacun pour sa présence, sa communion et ses
prières aux intentions du Saint-Père.
Je salue également Son Excellence Monsieur le Président de
l’Assemblée Nationale, Son Excellence le Dr Jean-Baptiste OUÉDRAOGO, Ancien
Chef d’État.
Je salue aussi Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les
Chefs des Missions Diplomatiques et Membres du Corps Diplomatique, Mesdames et
Messieurs les Représentants Permanents des Organisations Internationales et
Interafricaines, les Honorables Membres du Corps Consulaire, Monsieur le Maire
de la Ville de Ouagadougou, Le Kamb Naaba, Représentant de Sa Majesté le Mogho
Naaba, je salue également Mesdames et Messieurs les Autorités administratives,
politiques, militaires, religieuses et coutumières, les Représentants des
Communautés évangéliques issues de la Réforme, les Représentants de l’Islam,
les Représentants de les Religions traditionnelles.
Je salue enfin les Religieux, les Religieuses et vous tous fidèles
chrétiens venus nombreux ainsi que tous ceux qui nous écoutent à travers Radio
et Télé Ave Maria, vous tous qui manifestez de l’intérêt, de l’estime et de
l’affection pour la personne et l’œuvre du Saint-Père qui, pour nous
catholiques, est le Successeur de l’Apôtre Pierre et le Vicaire du Christ.
Soyez-en infiniment remerciés et recevez par ma voix l’expression de sa
cordiale reconnaissance.
2- Après 7 ans de pontificat, on peut dire que
Benoît XVI se révèle comme un homme de dialogue, un dialogue qu’il conduit avec
une grande et profonde humilité qui ne cède cependant pas à l’exigence de la
sincère et cohérente recherche de la vérité qui est une constante de sa vie
comme l’avait si bien annoncé sa devise épiscopale : « Cooperatores
veritatis » (Coopérateurs de la vérité). Cette devise montre en effet
toute l’importance qu’il accorde à la recherche de la Vérité, d’abord comme
théologien ensuite comme Cardinal Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la
Foi et depuis 2005 comme Pape, Servus Servorum Dei, c’est-à-dire, Serviteur des
Serviteurs de Dieu.
Cet esprit de dialogue apparaît d’abord sur le
plan magistériel où, avec trois encycliques, de nombreuses exhortations
apostoliques et interventions diverses, il rejoint l’humanité avec lucidité sur
des questions très actuelles, dans les domaines de la théologie, de
l’anthropologie, de l’éthique et des questions socioéconomiques, dans ce souci
d’éclairer et d’inviter à un dialogue fécond.
Cet esprit de dialogue il l’a incarné également
dans les nombreux voyages qui l’ont conduit, malgré son âge, avec son bâton de
pèlerin et de pasteur, dans de nombreux pays. Ces voyages sont essentiellement
marqués par des rencontres avec des hommes de toute culture, de toute condition
et de toute appartenance religieuse, rencontres au cours desquelles il ne cesse
d’appeler l’Église à la conversion, et tous les hommes et les peuples à la
fraternité, à la convivialité, à la justice et au respect des droits humains,
et surtout et avant tout, il ne cesse d’annoncer l’Évangile de Jésus-Christ,
Unique Sauveur de l’humanité. En cela il joue pleinement son rôle de Pontife
car il essaie de jeter des ponts, les ponts du dialogue entre les peuples et
les religions autour de l’exigence de la défense du bien commun et de la recherche
de la vérité. C’est en fait cette vision que le Saint-Père donnait à son
ministère dans une allocution préparée pour l’inauguration de l’année
académique à l’Université La Sapienza de Rome mais qu’il n’a pas pu prononcer.
Il disait en effet qu’« Au-delà de son ministère de Pasteur dans l’Église
et en raison de la nature intrinsèque de ce ministère pastoral, il est de son
devoir de maintenir vive la sensibilité pour la vérité ; d’inviter
toujours à nouveau la raison à se mettre à la recherche du vrai, du bien, de
Dieu et, sur ce chemin, de la pousser à découvrir les lumières utiles apparues
au fil de l’histoire de la foi chrétienne et à percevoir ainsi Jésus Christ
comme la lumière qui éclaire l’histoire et aide à trouver le chemin vers
l’avenir » (Allocution préparée pour l’inauguration de l’année académique
à l’Université La Sapienza de Rome, 17 janvier 2008).
3- Mais au-delà de cette attitude de dialogue
empreinte d’humilité qui caractérise son pontificat, je voudrais relever un des
aspects de sa pensée qui rejoint d’ailleurs, de manière providentielle, les
textes de la liturgie de ce treizième Dimanche du Temps Ordinaire qui nous
invitent à une réflexion sur la vie et sur l’espérance en une vie impérissable.
Et pour cela, je m’inspire essentiellement de son homélie, prononcée à
l’occasion de son quatre vingt cinquième anniversaire, qui offre en synthèse sa
vision de la condition humaine et de la destinée de l’homme.
Dans cette homélie, le Saint-Père ne manque pas de
s’interroger sur le mystère de la vie qui est un don mais qui pourrait ne pas
être perçue comme telle en raison des nombreuses menaces qui planent sur
elle : « Il n’est pas évident, écrit-il, que la vie de l’homme soit
un don en soi. (Peut-elle vraiment être un beau don ?) Savons-nous ce qui
pèse sur l’homme à cette époque sombre qui s’ouvre à lui – (également à
l’époque plus lumineuse qui pourra venir ?) Pouvons-nous prévoir quelles
difficultés, quels événements terribles il affrontera ? (Est-il juste de
donner la vie ainsi, simplement ? Cela est-il responsable ou trop
incertain ?) Il s’agit d’un don problématique, s’il reste tel quel. La vie
biologique en soi est un don, et pourtant elle est entourée par une profonde
question ».
La vie humaine est une réalité belle et exaltante,
mais elle se heurte constamment à sa propre fragilité, à sa propre finitude et
en fin de compte à la mort. Cette fragilité et cette précarité nous sont
illustrées dans l’Évangile par la situation de la jeune fille, sous les
étreintes de la mort, et celle de la femme en proie à une maladie contre
laquelle elle a épuisé toutes ses économies et toute solution humaine :
« Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle
avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration ; au contraire la
situation avait plutôt empiré » (Mc 5,26).
Au cœur de cette épreuve, les deux femmes font
l’expérience du Christ comme Celui qui donne la vie et la donne en abondance.
Il est découvert comme Celui qui est la réponse aux questions les plus vitales
et aux aspirations les plus profondes du cœur de l’homme : sa soif de
vivre et de vivre toujours.
Mais au fond, la situation de cette jeune fille et
de cette femme sont l’expression de la condition de l’humanité. Elles
représentent chacun de nous, dans notre soif de vivre et de nous en sortir dans
cette vie, hélas, marquée par la souffrance, les épreuves, la maladie et la
mort.
De nos jours en effet, les maladies sont
nombreuses dont souffrent des milliers d’hommes et de femmes. Mais au-delà de
ces maladies physiques, il y a aussi d’autres maladies moins perceptibles, mais
non moins virulentes et destructrices. Il s’agit des maladies de l’âme et de
l’esprit qui rongent et détruisent notre monde intérieur et entraînent
inexorablement vers la mort.
Parmi ces nombreuses maladies, il y a surtout la
fermeture du cœur à l’exigence de la recherche et de l’accueil de la vérité,
fruit d’un réductionnisme anthropologique caractéristique de la culture
contemporaine. C’est ce que le Saint-Père appelle le relativisme qui peut être
éthique, philosophique ou religieux. Tout justement, Benoît XVI, dans l’homélie
déjà citée, voit notre monde actuel comme un monde « essoufflé »,
presqu’à toute extrémité comme la jeune fille dans l’Évangile. Il s’agit d’un
monde essoufflé « dans lequel se fait sentir la nécessité de l’eau, de
l’eau pure ». Cette eau pure dont le manque caractérise la situation
actuelle de l’humanité, pour le Saint-Père, est l’expression imagée de la
vérité : la vérité sur l’homme et sur son destin qui doit structurer et déterminer
sa relation avec les autres, sa relation avec le monde et sa relation avec son
environnement. De fait, les plus graves dérives de l’histoire humaine
proviennent toujours d’une vision tronquée et déformée de l’homme lui-même car,
écrit le Saint Père, « Pour pouvoir vivre, pour pouvoir devenir purs, nous
avons besoin qu’existe en nous la nostalgie de la vie pure, de la vérité non
déformée, de ce qui n’est pas contaminé par la corruption, d’être des hommes
sans tâche ».
Or, la vérité de l’homme, c’est Jésus Christ, le
Verbe fait chair et Fils de Marie. C’est Lui qui révèle Dieu à l’homme et
l’homme à lui-même et l’éclaire sur l’enjeu de sa vie et la portée sa destinée.
Et de fait, à travers cette guérison accordée à l’une et le retour à la vie à
l’autre, Jésus se révèle comme Celui qui peut assouvir véritablement la soif du
cœur de l’homme au-delà de toute mesure, sa soif d’une vie qui ne finit pas.
Autrement dit, Jésus est Celui en qui l’humanité accède pleinement à elle-même.
Seule la rencontre vitale avec Lui transfigure le destin de l’homme.
4- La question du sens, et donc de la vérité,
n’est pas secondaire. Or, rappelle le Saint-Père « Riche de moyens, mais
pas autant de fins, l’homme de notre temps vit souvent conditionné par le
réductionnisme et le relativisme, qui conduisent à perdre la signification des
choses ; presque aveuglé par l’efficacité technique, il oublie l’horizon
fondamental de la question du sens, privant ainsi de son importance la
dimension transcendante. Sur cette toile de fonds, la pensée devient faible et
fait place à un appauvrissement éthique accru, qui obscurcit les références et
les normes de valeurs. » (Benoît XVI, Visite à l’Université Catholique du
Sacré-Cœur, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’Institution de la Faculté de
Médecine et Chirurgie Agostino Gemelli, 3 mai 2012).
Au-delà de tous les succès humains, l’homme a
besoin de certitudes pour vivre ; il a besoin de Dieu pour accéder à une
pleine et effective conscience de lui-même. Ainsi, renchérit le Saint-Père,
« Il est important, alors, que la culture redécouvre la vigueur de la
signification et le dynamisme de la transcendance, en un mot, qu’elle ouvre de
façon décidée l’horizon du quaerere Deum [de la recherche de Dieu] »
(Benoît XVI, Visite à l’Université Catholique du Sacré-Cœur, à l’occasion du
50ème anniversaire de l’Institution de la Faculté de Médecine et Chirurgie
Agostino Gemelli, 3 mai 2012) car, « Au-delà de nos nécessités et de nos
capacités ce qui compte, l’essentiel est de connaître Dieu ». La connaissance
de Dieu nourrit le cœur de l’homme, illumine son regard et lui ouvre des
perspectives plus vastes et plus essentielles que ses succès temporels et ses
acquis toujours partiels. Dans le Christ, la vie de l’homme devient vraiment
féconde et déborde en générosité vers les autres « Car, précise encore le
Saint-Père, Dieu fait tomber les frontières, Dieu seul peut éliminer les
frontières car grâce à Lui nous sommes tous frères, nous faisons partie les uns
des autres ; il nous montre que l’unicité de Dieu signifie, à la fois, la
fraternité et la réconciliation des hommes, l’élimination des frontières qui
nous unit et nous guérit ». La rencontre avec Dieu dans le Christ est
porteuse d’une si radicale nouveauté, sur tous les plans, qu’il est difficile
d’imaginer si on ne l’a pas vécue.
5- Ainsi, avec ses quatre vingt cinq ans bien
accomplis, le Saint-Père respire cet optimisme et cette sérénité que seule
donne la foi, c’est-à-dire, la relation avec Dieu : « Le jour où j’ai
été baptisé (…), dit-il, c’était le Samedi Saint. On avait encore l’usage à
cette époque d’anticiper la Veillée pascale dans la matinée, qui serait encore
suivie par l’obscurité du Samedi Saint, sans l’Alléluia. Il me semble que ce
singulier paradoxe, cette singulière anticipation de la lumière en un jour
obscur, peut presque convenir comme image de l’histoire de notre époque. D’un
côté, il y a encore le silence de Dieu et son absence, mais dans la
Résurrection du Christ, il y a déjà l’anticipation du « oui » de
Dieu, et en s’appuyant sur cette anticipation nous vivons et, à travers le
silence de Dieu, nous entendons ses paroles, et à travers l’obscurité de son
absence nous entrevoyons sa lumière. L’anticipation de la Résurrection à
mi-chemin d’une histoire qui se développe est la force qui nous indique la
route et nous aide à aller de l’avant ». Ainsi conclut-il, « Je me
trouve dans la dernière partie du parcours de ma vie et je ne sais pas ce qui
m’attend. Je sais, toutefois, que la lumière de Dieu est là, qu’Il est
ressuscité, que sa lumière est plus forte que toute obscurité ; que la
bonté de Dieu est plus forte que tous les maux de ce monde. Et cela m’aide à
avancer avec assurance. Cela nous aide à aller de l’avant, et en cette heure,
je remercie de tout cœur ceux qui m’ont constamment fait percevoir le
« oui » de Dieu à travers leur foi ». (Homélie, Messe à
l’occasion du 85ème anniversaire du Saint-Père).
6- Au regard de cet optimisme qui anime le
Saint-Père, je ne saurais me dispenser de dire un mot sur les événements
survenus au Vatican et qui ne cessent de défrayer la chronique.
Comme vous le savez sans doute, les mois passés,
des documents réservés et confidentiels du Saint-Père ont été volés et diffusés
sous la complicité de son majordome.
L’événement a été amplement relayé par la presse
qui s’est livrée à toutes sortes d’affabulations qui n’ont autre but que
d’offrir une image totalement déformée et dévaluée du Saint-Siège. Mais au-delà
de la récupération médiatique, et contre toute déontologie, l’on oublie vite
que ce comportement est une violation du droit à la confidentialité, droit
reconnu et défendu aussi bien par La Déclaration Universelle des Droits de
l’homme, qui fut adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le 10
décembre 1948, que par la Constitution italienne. En son article 12, La
Déclaration Universelle des Droits de l’homme stipule en effet :
« Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa
famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes à son honneur et à
sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de
telles immixtions ou de telles atteintes » (Déclaration Universelle des
droits de l’homme, art. 12). La Constitution italienne en son article 5 quant à
elle stipule : « La liberté, le secret (la confidentialité) de la correspondance
et de toute autre forme de communication sont inviolables » (Art. 5). Au
regard de ce qui est arrivé, on peut dire que ce droit reconnu à tous les
hommes n’est pas reconnu au Pape et à ceux qui lui ont écrit.
Le Saint-Père s’en est trouvé profondément
attristé parce que, en plus d’être une violation du droit à la confidentialité,
il s’agit là d’un outrage au rapport de confiance entre le Saint-Père et des
personnes qui lui ont écrit pour lui exprimer, en toute confiance, en raison de
son ministère, des réflexions, des observations, des manifestations de
conscience, des épanchements de cœur. Autrement dit, au-delà du droit à la
confidentialité, le vol et la publication de ces documents constituent une
flagrante violation, d’une extrême gravité, du droit à l’intimité et une
violation des consciences des personnes qui se sont adressées au Saint-Père
comme à un père et au Vicaire du Christ.
Ce vol et cette diffusion de documents réservés
constituent également une transgression au serment prononcé devant Dieu de ne
jamais révéler à personne ce que l’on viendrait à savoir en raison de son
travail au sein du Saint-Siège.
Ces manœuvres sordides, diffusées par des médias
sans éthique professionnelle, qui visent à discréditer et à affaiblir
l’autorité morale du Saint-Père et de l’Église, références sans équivoque pour
d’innombrables personnes et institutions dans le monde, ont certes profondément
endolori le Souverain Pontife, mais elles n’ont en rien entamé sa sérénité, son
courage et sa détermination dans la conduite de l’Église comme il l’exprime
lui-même. « Les événements de ces derniers jours, concernant la Curie et
mes collaborateurs, m’ont rendu profondément triste, dit-il, mais cela n’a
jamais occulté la ferme certitude qu’en dépit de la faiblesse de l’homme, les
difficultés et les épreuves, l’Église est guidée par l’Esprit Saint, et que le
Seigneur ne la laissera pas sans son aide ni sans soutien sur sa route »
Aussi, je vous invite à prier pour le Saint-Père
afin qu’il tienne ferme la barque de Pierre malgré toutes les tempêtes. Je vous
invite aussi à prier pour la conversion de ceux qui ont trahi la confiance du
Pape et pour ceux qui lui ont écrit et qui ont retrouvé leurs confidences sur
la place publique. Nous sommes sûrs que le Seigneur saura tirer le bien du mal
et que tout concourt au bien de ceux qu’Il aime.
7 - Malgré les épreuves qui la traversent, la vie
est un don, un don de Dieu à travers lequel Lui-même veut se donner encore
davantage à l’homme à travers la foi. Mais, pour le Saint-Père, la condition
essentielle qui ouvre le cœur de l’homme à ce don, c’est la simplicité du cœur
et l’humilité ; simplicité et humilité qu’il saisit dans la figure de la
petite Bernadette Soubirous : « Cette petite sainte, écrit-il, a
toujours été pour moi un signe qui m’a indiqué d’où provient l’eau vive dont
nous avons besoin – l’eau qui nous purifie et nous donne la vie – et un signe
de ce que nous devrions être : avec tout le savoir et toutes les
capacités, qui sont pourtant nécessaires, nous ne devons pas perdre le cœur
simple, le regard simple du cœur, capable de voir l’essentiel, et nous devons
toujours prier le Seigneur afin que nous conservions en nous l’humilité qui
permet au cœur de demeurer clairvoyant ? de voir ce qui est simple et
essentiel, la beauté et la bonté de Dieu ? et de trouver ainsi la source
dont provient l’eau qui donne la vie et purifie ». C’est l’attitude
illustrée par le père de la fille et la femme dans l’Évangile. L’humilité nous
fait prendre conscience de notre petitesse et nous ouvre à Celui qui peut
combler nos attentes les plus sublimes.
Après quatre vingt cinq ans de vie, et après bien
des expériences parfois douloureuses de la vie et de l’histoire humaine, Benoît
XVI peut affirmer avec sérénité et assurance : « La bonté de Dieu est
plus forte que tout mal en ce monde ».
7- C’est à cette conviction de foi que le
Saint-Père, au terme d’une longue expérience de la vie et d’une profonde
relation avec Dieu, nous invite en ce Dimanche où nous prions avec lui et pour
lui : « La bonté de Dieu est plus forte que tout mal en ce
monde ». Et dans le Christ, c’est Dieu Lui-même qui veut nous rejoindre au
creux de nos épreuves et même au cœur de nos tombeaux pour ouvrir sous nos pas
les chemins d’un avenir nouveau et inespéré. Puisse cette célébration
eucharistique nous donner l’occasion de rencontrer et d’accueillir Celui qui
est le Chemin, la Vérité et la Vie, Jésus Christ notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne, avec le Père et l’Esprit Saint, maintenant et pour les
siècles. Amen
Wênd na reeg-d kosgo
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